17 au 20 octobre 2022
En lien avec la Triennale Art & Industrie Chaleur humaine portée par le FRAC Grand Large et le LAAC à Dunkerque, l’Unité de recherche Hyper.Local s’est emparée de la question de l’énergie en proposant aux étudiant·es des trois écoles d’art de Cambrai, Dunkerque-Tourcoing et Valenciennes de se retrouver pour 4 jours de workshops à Dunkerque.
En 2018, avec son œuvre Energy, Guilhem Roubichou détournait un panneau qui indiquait une usine de piles électriques ayant fait faillite dans la zone industrielle d’Anderlecht en Belgique. Pour ce workshop, l’artiste a proposé aux étudiant·es de travailler sur « Les potentiels des riens ». Les participant·es sont parti·es de l’une des définitions de l’énergie, à savoir : « la capacité à effectuer des transformations » pour engager une réflexion puis une production à partir d’objets et/ou de matières glanés sur le territoire de Dunkerque qui ont ensuite été modifiés, transformés ou déplacés. Les étudiant·es ont ainsi exploré et exploité les potentiels de ces éléments afin qu’ils puissent les inscrire dans une démarche artistique personnelle que ce soit sous forme d’installations, de sérigraphies, de vidéos, de performances ou encore de dessins numériques.
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Participant·es : Baptiste Coppée, Melvil Duplant, Axel Fontenil, Pénélope Limoges, Chuhui Luo, Jade Missuwe, Léna Monot, Amandine Parent, Théo Pollaert, Marion Quillien, Evan Riaud.
Cet atelier est parti d’un constat : les innovations technologiques de l’industrie de la vidéo sont extrêmement énergivores (les jeux sont hébergés sur des serveurs distants, suscitent des achats compulsifs et donc de l’obsolescence programmée et sont en constante recherche de l’amélioration de la performance basée sur la rapidité de calculs et un graphisme ultra réaliste). La proposition était d’explorer et de réaliser des jeux qui généreraient le moins de données possibles, en prenant justement le contre-pied des conséquences énergétiques de l’innovation et en s’intéressant davantage aux outils indépendants créés dans les marges, qui puisent leur créativité sur l’exploration, l’open-sourcing et le réemploi de technologies préexistantes. Des outils et des jeux qui ne demandent pas des ordinateurs dernier cri ou un disque dur dédié pour pouvoir être utilisés. La contrainte du petit format devenait un élément à part entière du concept du logiciel. Les participant·es ont également pu travailler sur le recyclage de manettes et le réemploi d’outils déjà à disposition, en s’attardant sur leurs détournements possibles et sur leurs utilisations les plus basiques. Les travaux présentés sont un appel à la création humble et raisonnée mais non moins dénuée d’inventivité et de poésie. Les jeux présentés ont été réalisés avec les outils de création de jeu en ligne Bitsy et Pico-8.
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Participant·es : Chloé Boulet, Jérémy Breton, Lya Cailliau, Louis Cauwelier, Pierre Demeulenaere, Clément Dengremont, Marion Denis, Margaux Deroite, Yun-Hsuan Ku, Anaël Le Gall, Solème Poizot, Justine Thorailler, Sterenn Tregoat, Elisa Yuste, Alexia Rabenja Drogerys.
Cet atelier invitait à réfléchir et à expérimenter pour trouver des solutions à un problème d’une grande actualité : la précarité énergétique des étudiant·es. Après avoir découvert les enjeux énergétiques actuels et le corpus foisonnant de solutions alternatives, les étudiant·es en art comme en design ont partagé leurs propres expériences vécues et ont cherché des réponses simples et efficaces pour isoler et garder la chaleur en s’appuyant notamment sur le low tech, le DIY et les alternatives énergétiques au système dominant (pétrole et nucléaire). Les étudiant·es ont également pu développer un travail de communication autour de la campagne de mobilisation solidaire contre la précarité énergétique en vue de diffuser des solutions DIY (cape isolante, marmite norvégienne, kotatsu, etc.). Ce workshop s’inscrit dans le projet open source itinérant Act4Energy.
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Participant·es : Jafrey Cordeboeuf, Lilas Doat-Tan Ham, Scott Froidevaux, Anne-Béatrice Kernin, Coralie Macaret, Miléna Nastasi, Victoire Sarpaux, Chloé Terrée, Xiaoqian Wang.
Exposition Énergie(s)
16 septembre 2023 - 14 janvier 2024
FRAC Grand Large à Dunkerque
En lien avec Chaleur humaine, Triennale Art & Industrie, cette exposition présente les productions réalisées par des étudiant·es et diplômé·es des trois écoles supérieures d’art de Cambrai, Dunkerque-Tourcoing et Valenciennes. En octobre 2022, ces trois établissements se sont emparés de la question de l’énergie. À Dunkerque, les étudiant·es ont participé à une semaine de workshops encadrés par des artistes invité·es.
L'artiste Chloé Desmoineaux explore les capacités de la low-tech, qui signifie littéralement basse technologie. Pour le workshop Ramasse miette, Récupérateur de mémoire et Glaneur de cellules, il s’agissait de créer des jeux vidéo avec un matériel informatique rudimentaire et une utilisation raisonnable des données souvent énergivores. Ces contraintes ont permis de développer la créativité et offrent l’occasion de jouer un peu, tout en prenant conscience de l'impact de nos activités numériques sur l'environnement.
En s’appropriant l’une des définitions de l'énergie, à savoir : la capacité à effectuer des transformations, l’artiste Guilhem Roubichou a proposé aux étudiant·es de travailler sur Les potentiels des riens. Les productions ont été réalisées à partir de matières et d'objets glanés sur le territoire de Dunkerque, en ville ou sur la plage. Ces éléments ont ensuite été métamorphosés comme autant de pistes pour ouvrir notre imagination.
En écho avec ces différents travaux, Arthur Grethen et Léo Sprimont, diplômés de l'ESAD de Valenciennes, présentent VAU.R308, un bateau dont la coque est réalisée à partir de plastiques recyclés. Ils interrogent ainsi nos modes de production mais aussi de déplacement.
Hyper.Local
L’Unité de recherche Hyper.Local réunit les écoles supérieures d’art de Cambrai (Ésac), Valenciennes (ésad) et Dunkerque-Tourcoing (Esä). Cette unité regroupe des activités de recherche et des activités pédagogiques qui s’articulent autour des questions relatives à l’art, au design et à la communication dans une société contemporaine où les formes de conception, de création, d’échange et de savoir sont redéfinies par les changements technologiques, sociaux, économiques et écologiques. Deux axes ont originellement été identifiés : « Images, codes, récits » (les nouvelles formes d’écriture issues des sciences et technologies contemporaines) et « Art, design et société » (les nouvelles formes d’interrogation de l’espace public par la création). L’Unité de recherche s’est constituée pour entretenir des liens pluridisciplinaires entre les programmes auprès des équipes pédagogiques et des étudiant·es des différents sites ; valoriser la recherche par le biais de publications, expositions, journées de rencontres et colloques auprès de nos partenaires et pairs de la communauté artistique et scientifique ; et démontrer les multiples processus et pratiques de recherche en école supérieure d’art permettant d’interroger les complémentarités et les partis-pris méthodologiques et d’investir les enjeux de la recherche-création. Plus largement, c’est aussi la singularité de la recherche élaborée en école d’art et de design qui s’affirme selon une pluralité d’approches scientifiques. Le partage des activités de recherche a pris plusieurs formes depuis la création de l’UE en 2016.
Coordination de l’unité
Ludovic Duhem (ésad) – Nathalie Poisson-Cogez (Esä) – Caroline Tron-Carroz (Ésac)